Albert Uderzo, nait le 25 avril 1927 à Fismes (Marne),
Alberto Aleandro Uderzo, fils d'une famille d'immigrés italiens, découvre la bande dessinée avec Mickey Mouse.
René Goscinny est né le 14 août 1926 dans le 5e arrondissement de Paris, originaire d’une famille d’immigrés polonais d'origine juive.
Il est mort le 5 novembre 1977 à Paris.
En 1949, à New York, il fait la connaissance des dessinateurs Jijé et Morris.
René Goscinny débarque à Bruxelles.
Plus tard, il rencontre à Bruxelles Jean-Michel Charlier, cheville ouvrière de la World Press, une agence de presse dirigée par Georges Troisfontaines.
Charlier discerne tout de suite l'extraordinaire talent de scénariste de Goscinny et le fait embaucher.
Durant l'hiver 1951, la World Press ouvre un bureau sur les Champs-Élysées à Paris.
Goscinny y est envoyé pour travailler sur sa série. Il y rencontre
Albert Uderzo, employé lui aussi par la World Press et qui dessine la série Belloy sur un scénario de Jean-Michel Charlier.
Rapidement, ils vont travailler ensemble, d'abord pour l'hebdomadaire belge Bonnes Soirées où ils publient une chronique humoristique illustrée intitulée Sa Majesté mon mari.
Goscinny y signe « la Fidèle Admiratrice de Sa Majesté », qui connaîtra deux cents épisodes. Puis ils s'occupent de la rubrique savoir-vivre du même hebdomadaire, sous le pseudonyme de Liliane d'Orsay (réutilisé une dizaine d'années plus tard par Pierre Desproges, dans le même magazine, pour la rubrique courrier du cœur). Recevant régulièrement du courrier de femmes chics qui le félicitent pour ses bonnes manières, il répond un jour grossièrement (plus ou moins selon les versions) à l'une d'elle et sera renvoyé de l'hebdomadaire.
En 1955,
Goscinny, Jean-Michel Charlier et
Uderzo tentent de monter un syndicat au sein de la World Press afin que les dessinateurs soient considérés comme les propriétaires de leurs œuvres, et non les éditeurs. Goscinny, suspecté d’avoir fomenté ce mouvement, est licencié de l’agence de presse.
Charlier, Uderzo et Jean Hébrard l’accompagnent par solidarité et fondent le syndicat d’édition Edipress/Edifrance.
Goscinny et Uderzo coopèrent également sur Bill Blanchart dans Jeannot, Pistolet dans Pistolin et Benjamin et Benjamine dans le magazine du même nom.
Sous le pseudonyme d’Agostini, Goscinny écrit Le Petit Nicolas pour Jean-Jacques Sempé dans Le Moustique et plus tard dans Sud Ouest, puis Pilote.
Le 6 septembre 1956,
Goscinny est contacté par André Fernez, le rédacteur en chef du journal de Tintin.
Ce dernier a en effet entendu parler de la « réputation de scénariste et d’humoriste » de Goscinny et souhaite travailler avec lui pour redonner au journal la pointe d’humour qui lui manque pour rivaliser avec le Journal de Spirou.
L’auteur démarre alors une fructueuse collaboration avec Le Journal de Tintin. Il collabore avec de nombreux auteurs :
Jo Angenot (Mottie la marmotte) ;
Dino Attanasio (Signor Spaghetti) ;
Jo-El Azara (Paco Marmota) ;
Berck (Strapontin) ;
Noël Bissot (Coccinelle) ;
Paul Coutant (Kenott et Futé, le trappeur attrapé) ;
André Franquin (Modeste et Pompon) ;
Raymond Macherot (Klaxon et Le Père la Houle et les petits bateaux) ;
Maurice Maréchal (Prudence Petitpas) ;
Bob De Moor (Monsieur Tric) ;
Rol (Wa-Pi-Ti, enfant scalpeur et Oscar Baudruche mène l’enquête) ;
Albert Uderzo (Oumpah-Pah de 1958 à 1962, Poussin et Poussif, La Famille Moutonet, puis La Famille Cokalane) ;
Tibet (un synopsis de Chick Bill32, ainsi que Globul le martien et Alphonse) ;
Albert Weinberg (Le professeur est distrait).
En complément,
Goscinny participe au magazine Paris-Flirt et collabore avec
Morris sur
Lucky Luke (1955-1977).
Parallèlement, il rédige pour Jours de France le scénario et les gags des Aventures du docteur Gaudeamus, dessinées par Coq. Cette série destinée à des adultes lui permet de brocarder avec humour le snobisme parisien.
Goscinny gardera de cette collaboration à Tintin « le souvenir d’un travail gigantesque ».
En 1959, les éditions Édifrance/Édipresse lancent le magazine
Pilote.
Goscinny devient un des écrivains les plus productifs pour le magazine.
Dans la première édition, il lance, avec
Albert Uderzo, sa plus fameuse création,
Astérix, dont les noms des deux héros trouvent leur origine dans l'atelier typographique de son grand-père : astérisque et obèle.
Il fait de
Pilote un magazine pour adolescents, publiant des bandes dessinées plus inventives et libérées que celles de la presse pour enfants.
Albert Uderzo réalise avec le scénariste Charlier :
Tanguy et Laverdure, série d'aviation réaliste.
Goscinny reprend également l’écriture du Petit Nicolas et de Jehan Pistolet, maintenant appelé Jehan Soupolet.
Pilote est acheté par Georges Dargaud en 1960. Goscinny en sera le rédacteur en chef de 1963 à 1974. Il commence de nouvelles séries :
Les Divagations de Monsieur Sait-Tout avec Martial ;
La Potachologie Illustrée et Le Potache est servi avec Cabu ;
Les Dingodossiers avec Gotlib de 1965 à 1967 ;
La Forêt de Chênebeau avec Mic Delinx ;
Iznogoud avec Jean Tabary de 1962 à 1977. Cette série fut commencée dans le magazine Record sous le nom des Aventures du calife Haroun-el-Poussah.
Albert Uderzo avec
René Goscinny, tout en réalisant environ une histoire par an, supervise attentivement le développement des produits dérivés
(des figurines en latex aux spin-offs Idéfix).
En 1974, les deux auteurs créent les Studios Idéfix, afin de contrôler l'adaptation en dessin animé des aventures du Gaulois.
La mort de
René Goscinny, en 1977, bouleverse profondément
Albert Uderzo (il dira plus tard qu'il est resté assis 24 heures ou 48 heures après avoir appris la nouvelle) qui décide pourtant de poursuivre Astérix.
Son premier album réalisé en solo, Le Grand Fossé, paraît en 1980 chez Albert René, maison d'édition qu'il crée suite à un contentieux avec les éditions Dargaud et qui a longtemps été dirigée par sa fille, Sylvie Uderzo (jusqu'en 2007). Dès le départ,
Uderzo se heurte à des critiques bien que ses premiers scénarios se rapprochent de ceux de
Goscinny, en conservant ce ton et cet humour propres à la série.
Le public, lui, continue de plébisciter la série, dont les derniers albums parus sont les plus gros tirages de l'histoire de la bande dessinée européenneNote 2.
Capable de dessiner dans des styles très différents (du réalisme de Tanguy et Laverdure au semi réalisme d'Astérix), son grand sens du gag visuel complétait parfaitement les talents d'humoriste de René Goscinny.